La révolution de l'empire

1789 : Rédaction des cahiers de doléances et élections aux états généraux.

1789 (20 juillet) : Sac de l’hôtel de ville de Strasbourg.

1789 (fin juillet-août) : Grande peur en Alsace (Saint-Amarin, Masevaux, Guebwiller, Sundgau, Vignoble, Forêt, Outre-Forêt).

19 septembre 1789 : sous la pression du député Reubell, des décrets en faveur du sacrifice des privilèges de l'Alsace sont promulgués par le roi.

30 décembre 1789 : le nom "Alsace" disparaît et la province d'Alsace cesse d'exister. Elle sera remplacée par les deux départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin.

14 janvier 1790 : l'Assemblée Nationale constituante décide de la traduction de tous ses décrets dans les diverses langues minoritaires mais les révolutionnaires s'y opposent prétextant que la langue révolutionnaire est le français et que dorénavant tout doit se faire dans cette langue.

1790 (5 février) : Élection de F. de Dietrich à la mairie de Strasbourg.

1790 (12-16 juin) Fête de la Fédération du Rhin à Strasbourg.

30 octobre 1790 : les frontières douanières de l'Alsace sont déplacées des Vosges au Rhin, ce qui oblige l'Alsace à renoncer à ses liens commerciaux avec les autres régions alémaniques et avec l'Allemagne.

1790 (fin décembre) : Début des ventes de biens ecclésiastiques.

1791 : Élection des évêques constitutionnels.

1791 (30 septembre) : Les Juifs alsaciens, citoyens de plein exercice.

25 avril 1792 : la France déclare la guerre à la Prusse et à l'Autriche et donc à l'Europe toute entière. L'an I de la République marque aussi le commencement de la Terreur.

L'Alsace est anxieuse car elle comprend qu'elle va à nouveau être aux premières lignes de la guerre.

septembre-décembre 1793 : les troupes autrichiennes s'emparent de Wissembourg et Haguenau et arrivent à quelques kilomètres de Strasbourg. En entrant en Alsace du Nord, les troupes autrichiennes sont acclamées. Le 27 décembre 1793, l'armée autrichienne, contrainte de se replier devant les troupes françaises, emmène avec elle entre 40 000 et 50 000 Alsaciens. C'est la "grande Fuite". Un habitant sur trois entre Wissembourg et Haguenau a préféré l'exil plutôt que de subir le joug français et la terreur révolutionnaire.

1793 (octobre) : Saint-Just et Lebas représentants en mission.

12 avril 1794 : le Directoire du Bas-Rhin, sous l'impulsion de Saint-Just et Lebas, ordonne l'emploi du français comme seule langue officielle.

1793-1794 : les jacobins pensent à la déportation pour franciser l'Alsace.

Les paysans alsaciens préfèrent se réfugier dans les pays allemands plutôt que de se laisser transplanter en France.

29 décembre 1793 : Saint-Just et Lebas ordonnent que dans chaque commune ou canton soit créée une école gratuite de langue française. Il est précisé que le financement de ces établissements sera effectué sur les fonds provenant de l'emprunt sur les riches.

Les Alsaciens sont donc condamnés à financer eux-même l'éradication de leur langue.

25 octobre 1795 : Suite au peu de succès qu'a rencontrée l'école française (dans le Bas-Rhin, seuls 29 personnes étaient capables d'enseigner en français et dans le Haut-Rhin, il n'y en avait pas plus d'une quarantaine), on autorise à nouveau, mais comme moyen auxiliaire, l'utilisation à l'école de l'idiome du pays c'est-à-dire de l'allemand.

Pour la première fois, une politique globale et méticuleuse venait d'être élaborer pour franciser les Alsaciens et briser définitivement leur héritage culturel et linguistique qui entravait la langue française dans sa prétention à la domination et à l'exclusivisme. La Terreur poussa des milliers d'Alsaciens à émigrer en catastrophe. Ils seront 2 700 émigrés pour le Haut-Rhin et 21 000 pour le Bas-Rhin qui devint le premier département français par le nombre d'émigrés. Les jacobins laissèrent derrière eux une Alsace matériellement, économiquement et moralement à genoux : prisons bondées, économie défaite, peuple traumatisé par le terrorisme jacobin, destruction, églises et monuments publics saccagés... Le fossé séparant l'Alsace de la France à travers les différences des mentalités, des langues, des traditions, des structures sociales, des orientations économiques demeurait toujours aussi profond et ne s'était guère comblé à l'issue de la Révolution, bien au contraire même!

26 octobre 1795 : Directoire

1798 (28 janvier) : Réunion de Mulhouse à la France.

1800 (février) : Intégration du Mont-Terrible au département du Haut-Rhin. (Delemont et Porrentruy)

1801 : Réhabilitation des émigrés alsaciens par Napoléon. Retour de 30 000 d'entre eux.

16 juillet 1801 : Concordat

1802 : Saurine devient le premier évêque concordataire d’Alsace.

1808 : Organisation du culte israélite et mesure contre l’ «usure juive ».

1810-1814 : Lezay-Marnésia, préfet du Bas-Rhin.

1810 : La première école normale de France est créée à Strasbourg.

10 janvier 1811 : Inauguration de l'Académie de Strasbourg.

1812 : Installation de la première machine à vapeur dans une fabrique de Dornach..

1813 (3 décembre) : L’invasion.