Dans l’édition des Dernières Nouvelles d’Alsace pour le Sundgau, datée du 18 mars dernier, un titre attirait les regards « Emploi et langue allemande : le problème s’accroît ».
Le taux de chômage du Sundgau est de 7,9%, le double de ce qu’il était en 2008, alors qu’en 2000, il était le plus bas de France. 42% des actifs du Sundgau et du Pays de St Louis travaillent à Bâle-Ville, Bâle -Campagne et en Argovie. Dans certains villages autour de Ferrette et de Waldighoffen, 80% des emplois sont des emplois frontaliers. Mais le « Sprachproblem », problème linguistique, se vérifie cruellement.
Rudy Tichy, directeur de l’agence Pôle Emploi Altkirch explique :
« Le nombre de postes de travail augmente sans cesse à Bâle. On y cherche des gens. »…
Maîtriser l’allemand est le ticket indispensable pour obtenir un poste. Parler l’allemand est la condition première d’accès à l’emploi dans le Sundgau. L’examen de la pyramide des âges des travailleurs frontaliers est révélateur. La majorité de ces travailleurs a entre 45 et 60 ans. Ensuite, ce nombre s’effondre. On constate nettement une cassure entre les dernières générations dialectophones et les nouvelles qui ne parlent plus l’alsacien et a fortiori l’allemand. »
Il y a peu d’offres d’emplois dans le Jura suisse. Croire que la région romande de Porrentruy pourrait prendre le relais de Bâle « relèverait ainsi de l’utopie, voire de la naïveté… » Des frontaliers vont aussi travailler au Pays de Bade. L’agence sundgauvienne de Pôle Emploi multiplie les offres de formation en langue allemande.
Mais seul un enseignement précoce de l’allemand/langue régionale dans la voie bilingue paritaire permet une maîtrise opérationnelle, naturellement du français, mais aussi de l’allemand, qui favorisera plus tard l’emploi.
DES CHIFFRES QUI PARLENT
118 millions de personnes ont le français pour langue maternelle. Pour l’allemand, c’est 132 millions.