La Fédération des langues germaniques de France,

dont fait partie le Cercle Michel de Swaen/Michiel De Swaen Kring, développe ses propositions pour la Flandre française : définition de la langue régionale, inscription dans la liste des langues régionales de France, enseignement en néerlandais en tant que langue régionale dans la voie bilingue paritaire. Elle a aussi comme objectif de relever son importance pour  l’emploi et l’économie et dans la littérature.

Langues régionales de France

 

À côté du français, langue de la République, inscrit depuis 1992 à l’article 2 de la Constitution, les langues de France inscrites depuis 2008 à l’article 75-1, font également « partie du patrimoine de la France ».

 

La Charte européenne des langues régionales et minoritaires, signée mais non ratifiée par la France, les définit avec une grande précision. Elles sont « pratiquées traditionnellement dans des territoires de notre pays par des citoyens français constituant un groupe numériquement inférieur au reste de la population. Elles sont différentes de la langue officielle de notre Etat, le français. Elles n’incluent ni les dialectes de la langue officielle, le français, ni les langues des migrants. »

 

La France dispose ainsi d’un important patrimoine linguistique (non francophone) mais juridiquement peu protégé et insuffisamment enseigné pour assurer sa pérennité. Les langues régionales à base territoriale ont pourtant façonné, au fil des siècles, l’identité culturelle de plusieurs parties de la France.

 

Même si les langues régionales bénéficient de dispositions législatives et réglementaires autorisant leur enseignement et leur utilisation comme langue d’enseignement, force est de faire un double constat: deux langues, parmi les plus importantes, également langues officielles et nationales de plusieurs Etats-membres de l’Union européenne, sont exclues actuellement du dispositif, soit par absence dans la réglementation, soit par défaut de mise en œuvre suffisante par les autorités académiques compétentes.

Il s’agit, d’une part, de l’allemand (le Hochdeutsch, forme commune et littéraire historique et ses formes dialectales) en tant que langue régionale d’Alsace et de Moselle. L’allemand est pourtant langue nationale en Allemagne, Autriche et Suisse. Il est aussi langue officielle et/ou régionale au Luxembourg, Italie (Tyrol du Sud), Belgique (communauté germanophone).

Il s’agit, d’autre part, du néerlandais (Nederlands) dont une variante dialectale flamande, le Vlaemsch du Westhoek, est historiquement présente en France (arrondissement de Dunkerque). La forme standard et littéraire, à savoir le néerlandais est la langue officielle et surtout d’enseignement aux Pays-Bas et en Flandre Belge.

Ces deux langues sont de dimension européenne. Elles sont particulièrement utiles au niveau européen et international et constituent des outils de promotion sociale, sont surtout des avantages majeurs sur le marché du travail, régional, national, transfrontalier, international, pour l’économie régionale tout en facilitant les relations transfrontalières.

Mais, avoir comme but unique et principal, l’enseignement exclusif des formes dialectales locales, langues restées essentiellement non codifiées et orales, - même s’il y a intercompréhension - afin de retrouver leur pratique telle quelle existait encore au milieu du XXe siècle, s’avère impossible, voire inutile en ce début du XXIe siècle.

Les facteurs d’impossibilité d’une éducation dialectale, outre la coupure à terme du continuum linguistique avec les pays voisins, sont constitués par le très bas nombre de locuteurs encore en âge d’enseigner le ou en dialecte, la faiblesse qualitative et quantitative de la pratique dialectale dans le contexte familial et social, l’absence de dialecte standard ou unifié, le défaut d’une grammaire et d’une orthographe codifiées et officielles, la faiblesse quantitative de la littérature de qualité disponible. André Weckmann, notamment grand poète dialectal, en était désespéré. Ces variétés dialectales ont toujours disposé d’une « langue -toit » codifiée au fil de l’histoire, reconnue, disposant d’une littérature abondante, d’une officialisation et d’un soutien des pouvoirs publics.

Ce serait aussi une rupture avec l’histoire propre à l’Alsace, la Moselle germanophone et la Flandre en France ( par ex. Michiel De Swaen), qui ont participé plus ou moins activement à la genèse de la langue-toit standard : c’est particulièrement vrai pour l’Alsace et la Moselle puisque ces deux régions avec leurs écrivains et surtout l’invention/développement de l’imprimerie sont largement à l’origine du Hochdeutsch, devenu l’allemand.

Pour la Flandre française, la Fédération des langues germaniques de France avance plusieurs objectifs :

  1. intégrer dans le dispositif juridique des langues régionales de France la Flandre française et le néerlandais/flamand, seule langue régionale omise en 2001 par Jack Lang, alors ministre de l’éducation nationale.

La dimension européenne, culturelle, économique et professionnelle de cette langue, dont le néerlandais standard est la langue officielle aux Pays-Bas et en Flandre belge, semble ainsi peu prise en compte.

Or, la langue régionale de la Flandre française, reçue en partage de part et d’autre de la frontière, est incontestablement un élément fort au service de l’entente entre les peuples, d’une meilleure compréhension et donc de coopérations renforcées. C’est surtout un facteur potentiel de croissance au service des entreprises de cette région. Cette langue, comme en Alsace et en Moselle, peut constituer un atout culturel, professionnel et économique de premier plan pour notre jeunesse. Et c’est le passeport vers un second marché du travail particulièrement  dynamique.

Le néerlandais/flamand, ayant été écarté lors de la reconnaissance scolaire des langues régionales en 2001, n’a pas obtenu de définition officielle et n’est enseigné que comme langue étrangère, selon un dispositif globalement peu efficace.

Cependant, on peut donc dire que le néerlandais (Nederlands) sous sa forme littéraire (historiquement attestée et toujours en vogue) et standard (langue officielle de plus de 23 millions de personnes vivant essentiellement aux Pays-Bas et en Flandre belge) et ses formes dialectales (entre autres présentes dans l'arrondissement de Dunkerque) est également la langue régionale de la Flandre française.

  1. 2. retenir la définition ci-après:

Le néerlandais (Nederlands), sous sa forme littéraire et standard et ses formes dialectales (Vlaemsch) propres à l'arrondissement de Dunkerque, constitue la langue régionale de la Flandre française. Ce qui pourrait donner dans une définition réglementaire en se basant sur l’exemple de l’Alsace :

« La langue régionale existe en Flandre française sous deux formes, les dialectes parlés dans l'arrondissement de Dunkerque, dialectes du néerlandais d'une part, le néerlandais standard de l'autre. Le néerlandais présente en effet du point de vue éducatif, la triple vertu d'être à la fois l'expression écrite et la langue de référence des dialectes flamands régionaux, la langue principale des pays les plus voisins, une importante langue de diffusion européenne et internationale. »

3.- proposer l’enseignement de et dans la langue régionale sous sa forme littéraire et standard, accompagné de séquences de sensibilisation et de familiarisation exclusivement orales avec la forme dialectale en usage dans le territoire concerné, donc en étendant à la langue régionale de la Flandre française la réglementation des langues régionales.

  1. - développer, en zone frontalière, Lille et environs, des sections internationales de néerlandais, en vue de faciliter aux entreprises locales l'accès aux marchés belges et néerlandais et d’offrir aux demandeurs d’emploi de la région plus de facilités à trouver un travail sur le marché belge, voire néerlandais.

 

  1. - offrir le néerlandais (au lieu de l’anglais) comme langue étrangère obligatoire dans certaines écoles élémentaires, à proximité immédiate de la frontière, hors zone historiquement néerlandophone.

pk fs

 

FEDERATION des Langues régionales germaniques de France

en ALSACE, MOSELLE germanophone et FLANDRE française.

11 Avenue de la République B.236

68000 COLMAR

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Section bilangue à Halluin

Depuis la rentrée 2016, il existe au Collège Robert Schuman de Halluin (59) une section bilangue français-néerlandais -3 heures hebdomadaires de néerlandais-, puisqu’il existe une initiation à cette langue dans des écoles primaires voisines. C’est une « section bilangue de continuité » qui regroupe 25 élèves.

« Apprendre le néerlandais est un atout important, cela ne se fait pas au détriment de l’anglais. Beaucoup de parents d’élèves travaillent en Flandre belge, le taux de chômage y est moins important. » affirme le principal. Surtout que la frontière se trouve à moins de 200m.

Avec la langue, les élèves découvrent la richesse de la culture flamande et néerlandaise. Des voyages sont prévus.

Carnaval à Berck-Plage

Carnaval à Berck-Plage Journal des Flandres 25.1. 2017

1500 enfants. Selon le Journal des Flandres (24.10.2016), 1500 enfants de l’arrondissement de Dunkerque et de plus loin fréquentent des écoles des Flandres belges et apprennent le néerlandais en immersion totale. La demande sociale pour un apprentissage précoce et efficace du néerlandais existe.