La Fédération des langues régionales germaniques en Alsace, Moselle et Flandre française communique :
SOUTIEN AUX LANGUES REGIONALES GERMANIQUES DE FRANCE/VERS UN STATUT LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE DES LANGUES REGIONALES
Les langues régionales
À côté du français, langue de la République, inscrit depuis 1992 à l’article 2 de la Constitution, les langues de France, inscrites à l’article 75-1 depuis 2008, font partie du patrimoine de la France.
La Charte européenne des langues régionales et minoritaires les définit avec une grande précision. Elles sont « pratiquées traditionnellement dans des territoires de notre pays par des citoyens français constituant un groupe numériquement inférieur au reste de la population. Elles sont différentes de la langue officielle de notre Etat, le français. Elles n’incluent ni les dialectes de la langue officielle, le français, ni les langues des migrants. »
Par « territoires dans lesquels une langue régionale est pratiquée », la Charte entend l'aire géographique dans laquelle cette langue est le mode d'expression d'un nombre de personnes justifiant l'adoption des différentes mesures prévue s par la Charte.
La France dispose d’un patrimoine linguistique non francophone juridiquement peu protégé et insuffisamment enseigné pour assurer sa pérennité. Les langues régionales à base territoriale ont façonné au fil des siècles l’identité culturelle de plusieurs parties de la France. Celle-ci ne peut se limiter à la primauté du Français, mais doit au contraire trouver son épanouissement dans un enrichissement culturel, linguistique et démocratique, préfigurateur de la diversité au sein de l’Union européenne.
Les deux importantes langues régionales germaniques en France
Contrairement aux autres langues régionales (créoles, catalan, breton, occitan, basque, langues amérindiennes de Guyane, langues de Nouvelle-Calédonie, langues mélanésiennes etc..), les deux langues régionales germaniques ont dans notre système d’enseignement national le statut de langues vivantes étrangères, bénéficiant ainsi d’un système théoriquement obligatoire, mais en réalité très peu efficace pour leur apprentissage.
Les langues régionales bénéficient de dispositions législatives autorisant leur utilisation comme langue d’enseignement à parité horaire : deux langues, sont soit exclues actuellement du dispositif soit encore insuffisamment soutenues par l’Etat. En effet les langues régionales sont laissées à la discrétion des recteurs.
Il s’agit, d’une part, de l’allemand (Hochdeutsch, forme commune et littéraire historique et ses formes dialectales) langue régionale d’Alsace et de Moselle.
Il s’agit, d’autre part, du néerlandais (Nederlands) dont une variante dialectale, le flamand (Vlaemsch) du Westhoek, est présente dans l’arrondissement de Dunkerque.
L’allemand est langue officielle en Allemagne, Autriche, Luxembourg, Sud Tyrol italien et Suisse, soit d’une centaine de millions de personnes. Le néerlandais « Nederlands » est la langue officielle et d’enseignement aux Pays-Bas et en Flandre Belge.
Ces deux langues régionales (allemand et néerlandais) sont d’importantes langues européennes, des outils de coopération institutionnelle, transfrontalière intra-européenne, des atouts industriels, commerciaux, touristiques de premier plan. Ce sont des tremplins inexploités vers l’emploi régional, national et transfrontalier, voire international. Suisse, Allemagne, Pays-Bas, Flandre belge, Luxembourg, Autriche disposent d’emplois, d’une faible natalité, d’une économie dynamique, d’universités de très bons niveaux.
Notre fédération, Fédération des langues régionales germaniques de France en Alsace, Moselle et Flandre française, précédemment le Comité fédéral des langues régionales en Alsace et Moselle, vient d’être constituée pour assurer l’avenir régional de ces deux langues à dimension européenne.
Notre double objectif : assurer un statut juridique protecteur réel aux langues régionales de France et conforter, sur leurs territoires historiques, l’enseignement sous forme bilingue ou immersive des deux grandes langues régionales germaniques de notre pays.
Notre fédération souhaite ainsi faire améliorer la situation linguistique en Alsace, non satisfaisante après plus de 25 ans de mise en œuvre, faire appliquer la réglementation des langues régionales ignorée par l’administration scolaire en Moselle germanophone et intégrer dans ce dispositif juridique la Flandre française et sa langue régionale, en priorité sous sa forme standard, une langue omise par la réglementation.