Recours contre le monopole de l’anglais dans les enseignements supérieur et professionnel en Alsace et en Moselle

Un dispositif réglementaire récent impose à partir de 2020 une certification obligatoire en anglais pour les diplômes universitaires (licences) et professionnels (BTS, DUT, licences professionnelles).

Il mènera à l’abandon de l’allemand dans la quasi-totalité des formations professionnelles ou supérieures en Alsace et en Lorraine. Voire dans le secondaire et au primaire.

La plupart des cursus d’enseignement supérieur ou professionnel ne comportent en effet qu’une langue obligatoire. L’anglais sera donc, imposé comme la seule langue obligatoire dans presque toutes les formations autres que les diplômes de langues étrangères.

En Alsace l’enseignement précoce de l’allemand (langue étrangère de proximité et langue régionale historique) est en cours de généralisation depuis 1992 soit à raison de 2h30, soit de la parité horaire (12h/12h) de la maternelle au collège inclus. Ce dispositif continue sous d’autres formes au lycée. Il nécessite la formation et le recrutement de centaines de professeurs, dans les premier et second degrés, suffisamment bilingues pour enseigner les disciplines non linguistiques en allemand. Leur effectif, selon les données académiques alsaciennes, est insuffisant et ce manque de maîtres compétents va croissant. La nouvelle certification obligatoire, exclusivement mènera au démantèlement de l’enseignement de l’allemand.

En Moselle, l’Académie de Nancy-Metz affirme sa volonté d’étendre à de nouvelles écoles maternelles et élémentaires, le dispositif d’enseignement approfondi de l’allemand (DEAA). Comme en Alsace le développement de cet enseignement renforcé de l’allemand, langue de proximité, sera irrémédiablement compromis par le monopole de la certification obligatoire en anglais pour tous les étudiants.

Par ailleurs en BTS et DUT dans un nombre croissant de formations professionnelles, l’anglais est imposé comme la seule langue obligatoire. Cela crée de très grandes difficultés aux diplômés alsaciens ou mosellans pour accéder, faute de maîtrise de l’allemand, la langue quotidienne de travail, aux emplois correspondants dans les pays germanophones voisins (Suisse, Allemagne, Luxembourg, voire Autriche), des pays où travaillent près de 15% des actifs alsaciens ou mosellans.

Enfin la coopération économique transfrontalière est absolument nécessaire en Alsace et en Moselle. Les trois universités (Université de Lorraine, Université de Strasbourg, Université de Haute Alsace) ont développé des formations bi et tri-nationales (Suisse, Allemagne, France). Ces cursus transfrontaliers risquent à l’avenir soit de disparaître, soit de perdre leurs objectifs linguistiques et professionnels d’origine à savoir la maîtrise simultanée de l’allemand et du français. En effet ces cursus se dérouleront exclusivement en anglais, un évident non-sens économique et politique au moment où le Royaume Uni quitte l’Union européenne.

Le traité franco-allemand, signé le 22 janvier 2019 à Aachen (Aix La Chapelle) a ainsi prévu des objectifs linguistiques pour l’enseignement en zone transfrontalière donc l’Alsace et la Moselle. La certification obligatoire exclusivement en anglais n’est pas conforme aux articles 10 et 15 de ce traité.

Face à l’autisme gouvernemental, l’association des Elus pour La Sauvegarde de la langue régionale en Alsace et en Moselle germanophone (ELSAM) / Gewählte für die Regionalsprache im Elsass und im deutschprachigen Lothringen ( GREDL) a décidé d’introduire un recours juridictionnel en annulation pour excès de pouvoir devant le Conseil d’Etat. Il vise à faire respecter les engagements répétés de l’Etat en faveur de l’allemand, tant comme langue étrangère à l’égard du principal partenaire politique et économique, qu’en tant que langue régionale historique à l’égard des citoyens d’Alsace et de Moselle.

 

 

Un appel à dons

Un compte bancaire « ELSAM-recours contre le monopole universitaire de l’anglais » a été ouvert à cet effet dans le cadre de l’association ELSAM-GREDL

L’association ELSAM /GREDL appelle les personnes attachées à notre langue régionale, les associations impliquées dans l’enseignement de l’allemand, les collectivités territoriales, les universités et associations universitaires, et les universitaires à participer au financement.

Les associations et personnes intéressées peuvent prendre contact directement par courrier électronique avec Bernard Stoessel, ancien Premier Vice-Président du Conseil régional d’Alsace, Président de l’association ELSAM-GREDL ( Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.).

Secrétariat : Association des élus pour la langue régionale ELSAM-GREDL, 10 Rue des Vosges, 67390 MARCKOLSHEIM, ou courriel Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..