Brèves - Kurznachrichten

 

Beaucoup de thèmes sont abordés en peu de mots : ABCM-Zweisprachigkeit, des abonnés écrivent, un arrêté ministériel, le prix franco-allemand va à l’ESPE de Sarreguemines, des brins d’histoire, Conseil des Jeunes du Grand et Groupe Alsace, 55e anniversaire du Traité de l’Elysée, La réforme territoriale ne passe pas…

 

ABCM- Zweisprachigkeit

 

La classe immersive en langue régionale à ABCM-Zweisprachigkeit avait des soucis à faire, puisque le rectorat a cherché à stopper, par une lettre recommandée avec AR, cette forme d’enseignement que l’on connaît en Bretagne, Pays Basque, Roussillon, Occitanie par des rappels à l’orthodoxie : pas d’immersion en langue régionale. Il a dû faire marche arrière, face à la bronca, peut-être pas toujours publique mais efficace. Le Conseil Culturel de Bretagne a aussi réagi par une résolution « Menace sur l’enseignement immersif en Alsace adoptée à l’unanimité (2.12.17), en dénonçant, en particulier, « une attitude d’un autre âge » et en apportant son soutien aux enseignants et à l’association.

 


 

Un abonné écrit à ce sujet : 

 

« Cela fait 25 ans que l’éducation nationale traine les pieds ou sabote l’enseignement bilingue paritaire et plus généralement toute innovation pédagogique de qualité. Lestée notamment par le pouvoir d’archaïques syndicats, les performances du notre système éducatif baisse d’année en année. Après les évaluations catastrophiques en mathématiques, voilà, publiés début décembre les résultats désastreux en matière de lecture. Ils sont sans appel. L’hexagone se classe 34e sur 50 pays et bon dernier par les états européens. Cela impacte les compétences professionnelles – dont le bilinguisme régional en Alsace et en Moselle fait partie -le potentiel de redressement économique du pays sur le moyen et long terme. » jt

 


 

Un arrêté ministériel (21 novembre 2017)

 

Cet arrêté a fixé le nombre de contrats offerts pour l’année 2018 au concours externe spécial de et en langue régionale pour les professeurs des écoles des établissements privés sous contrat.

 

Pour la langue basque, il y a 8 postes offerts (population du Pays basque 280 000 habitants), pour l’occitan 5 et le catalan 1. Pour le breton, 8 postes sont offerts dont 7 pour Diwan (enseignement en immersion en maternelle et au CP) et 2 pour l’Alsace (1,9 million d’hab.) Cela exprime le manque de mobilisation d’élus et d’associations. Au lieu de tirer des plans sur la comète, il convient d’être concret.

 


 

Le bilinguisme et plurilinguisme : un enrichissement 

 

« Chaque langue portant en elle un reflet du réel, quand je décolle de la mienne pour aller vers une autre, j’enrichis ma capacité à percevoir de la réalité. Je me donne une chance de développer une intelligence réflective, c’est-à-dire d’aller voir ailleurs et de revenir enrichi de ce que j’ai compris en m’écartent de moi.

 

Heinz Wismann Penser entre les langues

 

Une langue un bilinguisme dans son territoire

 

« Chaque pays est le produit d’un lieu, d’un passé et d’une volonté. Autrement dit d’une géographie, d’une histoire et d’une politique ». Pierre Sadran La République territoriale

 


 

Le Prix Franco-allemand de la Chancellerie remporté par un groupe d’étudiantes de l’ESPE du site universitaire de Sarreguemines 

 

Les sept candidates ont présenté au jury une vidéo de 23 minutes, intitulée" L’envie d’enseigner l’allemand/Die Lust, Deutsch zu unterrichten ". Félicitations. Allerbeste Glückwünsche. Voir la vidéo :

 

https://www.youtube.com/watch?v=nQG3sYu1lpk&t=1022s

 


 

Des brins d’histoire

 

Une résolution du Conseil Municipal de Schirmeck

 

En février 1931, le Conseil Municipal de Schirmeck, commune romanophone, a pris une résolution demandant l’introduction d’un enseignement de l’allemand au primaire et pour les cours d’adultes. La réponse du gouvernement fut sans appel : « Il ne saurait être question de revenir sur cette situation (de bilinguisme français-allemand dans les contrées romanes du temps du Reichsland ndlr) et d’imposer à nouveau, sous le régime français, un bilinguisme scolaire à des communes qui l’ont subi pendant toute la durée de la domination allemande ».

 

Des « patois »

 

En 1794, l’Abbé Grégoire présente son « Rapport sur la nécessité et les moyens d’anéantir les patois et d’universaliser l’usage de la langue française ». Le philosophe Michel Onfray tient ce rapport pour le « bréviaire des ethnocides linguistiques au profit au profit d’une culture de langue française, unique, parisienne, mondaine, salonarde… » L’Ami-Hebdo 4.2.18

 

D’ailleurs à la mi-janvier Le Figaro a consacré une page entière à l’enseignement des « patois » dans l’école publique. La réutilisation de ce terme péjoratif est significative de la régression de la pensée en France concernant les langues régionales de France.  

 


 

Conseil des Jeunes du Grand Est et Groupe Alsace

 

Dans les « Dernières Nouvelles d’Alsace » du 5 novembre dernier, on apprend des jeunes du « Conseil des jeunes du Grand Est » appelaient à « laisser derrière soi les vieilles identités », dont l’Alsace. Dont acte. Mais « le nouveau président du Grand Est a dû se rendre compte que l’Alsace possède une identité forte qu’on ne balance pas comme une vieille savate en créant un « Groupe Alsace » de quelques personnes. Est-ce la fin du pseudo « Conseil Culturel d’Alsace » mis en place à grand bruit ? Un groupe pour une nouvelle identité et un autre pour maintenir l’ancienne !

 

Cette démarche est un piège et vise à folkloriser l’identité alsacienne. Celle-ci ne se compose pas seulement des costumes, des danses traditionnelles et des dialectes. Il faut éviter de rétrécir l’espace culturel et linguistique alsacien. Les Alsaciens sont très attachés aux variétés dialectales, qu’une partie parle encore au quotidien, mais il ne faut pas écarter leur forme historique, standard et littéraire de notre langue régionale le Hochdeutsch, à la présente contemporaine. Ils ne l’aimeraient pas. L’allemand standard est une très grande culture, la première langue maternelle européenne, à la création de laquelle les Alsaciens, leurs imprimeurs et leurs auteurs ont largement contribué dès le XVIe siècle. Nous appelons à une identité alsacienne européenne est ouverte, rappelant notre appartenance historique à la grande civilisation rhénane et ses valeurs humanistes ». Courrier des lecteurs mm, be

 


 

« On a merdé collectivement »

 

55e anniversaire du Traité de l’Elysée

 

« Le contraste est saisissant. Solennelle et digne à Berlin, la célébration du 55e anniversaire du Traité de l’Elysée s’est faite désinvolte et banale à Paris (…) Il était prévu que le président de l’Assemblée nationale, accompagné d’une délégation de parlementaires, tiendrait un discours un discours au Bundestag, tandis que le président du Bundestag, entouré d’une délégation allemande, s’exprimerait à la Chambre des Côté allemand, le contrat a parfaitement été rempli, le Bundestag était réuni au grand complet, ovationnant François de Rugy qui s’exprimé dans un très bon allemand. « Mais l’accueil réservé aux représentants du peuple allemand a fait déchanter. Wolfgang Schäuble, qui a pris la peine de s’exprimer en français, semblait perdu face à un hémicycle plus que clairsemé (environ 150 députés soit un sur quatre). ‘ On a merdé collectivement’, résume crûment un député de la majorité ».

 

Les Echos 29.1 18

 

L’état de la coopération franco-allemande rejaillit immanquablement sur notre langue régionale.

 

« Annegret Kramp-Karrenbauer, présidente du Land de Sarre (qui a lancé son projet « Stratégie France », avec un bilinguisme allemand-français opérationnel, mis en place en une génération en Sarre, ndlr) regrette que la Moselle, qui a un taux de chômage trois supérieur (au notre) ait fermé la porte à la réciprocité. » Le Figaro 30.1.2018

 

Als Ministerpräsidentin betont Kramp-Karrenbauer immer wieder die Bedeutung grenzüberschreitender Zusammenarbeit. Anfang 2014 formuliert die von ihr geführte Landesregierung eine umfassende Frankreichstrategie, mit deren Hilfe das Saarland zugleich als Brücke nach Deutschland und als Tor zu Frankreich unentbehrlich werden soll. Die historisch gewachsene Frankreichkompetenz soll unter anderem dazu genutzt werden, Französisch binnen einer Generation als zweite Umgangs- und Bildungssprache im Saarland zu etablieren. Mit der „Feuille de route“ wird ein Fahrplan vorgestellt, der konkrete Zielvorgaben in den Bereichen Kultur, Wirtschaft, Politik, Bildung, Forschung, Sicherheit sowie Sozial- und Gesundheitswesen formuliert. Aus Wikipedia

 

La réforme territoriale ne passe pas

 

« Décidemment la réforme territoriale ne passe pas chez les Alsaciens : on le sait, selon un sondage SOFRES, ils souhaitent le retour à une région Alsace de plein exercice à 84% et ce en conservant les deux départements. Comme ils l’avaient décidé lors du référendum en 2013 en rejetant la fusion du conseil régional avec les deux départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Ce rejet n’est pas tellement surprenant et je ne pense pas qu’on puisse le taxer de ‘repli sur soi et de rejets des autres’ comme certains ont tendance à le caricaturer. Non, à entendre les gens autour de nous, cela relève plutôt du sentiment que les citoyens sont de moins en moins entendus et ils ont l’impression que l’éloignement des centres de décision aggrave ce fait. Cette prise de conscience des Alsaciens pour revenir à une structure territoriale propre est pour une grande part, le fruit des mouvements associatifs, culturels, sociaux, par exemple autour de la défense du droit local(...) » (Le « Groupe Alsace, dédié à à la valorisation de l’identité alsacienne » (…) s’arroge les compétences qui relèvent aujourd’hui en grande partie des départements (…)

 

Michel Schmitt L’Alterpresse68 janvier 2018.