LA LANGUE A UNE HISTOIRE

Au Vème, les dialectes germaniques constituent la langue en Alsace (Das Alemannische et das Fränkische) et en Moselle (Das Fränkische ou Lothringer Platt) comme en Suisse, Luxembourg, Belgique, Autriche, Allemagne...

L'Alsace est au coeur de la production artistique et littéraire d'expressio allemande du 9ème au 17ème siècle inclus : le poète Otfried von Weissenburg, les Minnesänger du XIIIème siècle, tel Gottfried von Strassburg, le grand écrivain rhénan Sébastian Brant : Das Narrenschif en 1494, la première Bible en allemand imprimée par Johann Mentelin en 1466, le premier roman populaire en allemand par Jörg Wickram.

En 1522, la Bible est traduite par Luther dans une langue littéraire compréhensible par tous les dialectophones d'expression allemande. A Strasbourg, le développement de l'imprimerie permet de diffuser largement cette langue commune devenue le Hochdeutsch.

L'Alsace produit les grands écrivains d'expression allemande du XVIème siècle, Johann Fischart, Wimpheling, Johannes Pauli...et développe une littérature en Yiddisch (judéo-alsacien). En 1605, le strasbourgeois Carolus édite le premier journal en Hochdeutsch de l'histoire. Avec l'abandon du latin, le Hochdeutsch devient la langue d'enseignement.

En 1859, le français remplace l'allemand comme langue d'enseignement.

En 1873, l'allemand redevient la langue d'enseignement.

Après 1919, le français s'impose à nouveau. Face au mécontentement populaire,un enseignement obligatoire de l'allemand est réintroduit dès 1920. L'enseignement religieux obligatoire reste généralement en allemand. Le Certificat d'études comporte trois épreuves obligatoires en allemand.

Le "tout allemand" de 1940 cède la place au tout français en 1945.