Arrêté ministériel paru dans le Bulletin Officiel de l’Education Nationale 17 janvier 2008

 

Définition officielle et réglementaire de la langue régionale en Alsace et en Moselle

La langue régionale existe en Alsace et en Moselle sous deux formes : les dialectes alémaniques et franciques parlés en Alsace et en Moselle, dialectes de l’allemand, d’une part, l’allemand standard d’autre part (…)

L’acquisition progressive de compétences de communication en allemand standard constitue le fil conducteur de l’enseignement de la langue régionale d’Alsace et des pays mosellans. Les enseignants s’appuient sur les programmes d’enseignement de la langue allemande - tant pour l’école primaire que, en tant que de besoin, pour le palier 1 du collège - pour concevoir une progression dans leur enseignement qui corresponde aux aptitudes et aux besoins de leurs élèves.

Réforme du bac et enseignement de l’allemand

Parallèlement à Céleste Lett, Maire de Sarreguemines, le Président de Culture et Bilinguisme de Lorraine, Léon Dietsch prenait position sur la position de l’allemand (composante de la langue régionale, arrêté ministériel au BOEN 18.1.2008) en Moselle après la réforme des lycées. En décembre la nouvelle est tombée, écrit-il.

Le Président de Culture et Bilinguisme de Lorraine, Léon Dietsch prenait position sur la présence de l’enseignement de l’allemand (composante de la langue régionale, arrêté ministériel au BOEN 18.1.2008) en Moselle après la réforme des lycées. En décembre la nouvelle est tombée, écrit-il.

« Seuls quatre lycées de Moselle, sur seulement deux bassins de vie, ceux de Sarreguemines et de Thionville proposeront l’allemand comme enseignement de spécialité à partir de la rentrée 2019.

C’est une situation qui hypothèquerait gravement le futur de nos enfants et petits-enfants dans notre espace transfrontalier ouvert sur l’Allemagne, le Luxembourg et l’Europe et aggraverait encore les clivages territoriaux.

L’argument toujours invoqué par les représentants de l’Education nationale pour justifier la politique du moins-disant en matière de bilinguisme, celui de l’insuffisance de la demande, paraît particulièrement fallacieux, car une offre attractive est à même de susciter la demande, ce que les milieux économiques, eux, ont compris, depuis fort longtemps. Il est de fait que nombre de dispositifs en faveur du bilinguisme (…) ont été portés par des enseignants et des Directeurs d’établissements motivés avant de rencontrer la demande des familles. Il est essentiel que la carte des enseignements de spécialités de l’Académie de Nancy-Metz soit reconsidérée pour faire toute la place qui lui revient à la langue allemande (…) »

Céleste Lett, maire de Sarreguemines et Président de la Fédération des Maires de la Moselle et des Présidents d’Intercommunalités, n’est pas en reste. Il veut apporter « son soutien aux forces vives que sont nos jeunes, parents, enseignants, retraités, élus et membres d’associations qui se mobilisent avec pragmatisme, afin de défendre et de promouvoir l’apprentissage de langue de Goethe sur notre territoire profondément transfrontalier et lié historiquement à son voisin (…).

Il manifeste toute son indignation contre la récente tentative de déstabilisation de l’enseignement de la langue allemande en Moselle orchestrée dans le cadre de la réforme du baccalauréat, au plus haut sommet de l’Etat. Le Ministre et ses technocrates parisiens sont en effet en totale méconnaissance de nos spécificités locales et des liens forts de coopération tissés dans tous les domaines avec l’Allemagne.

On pensait (qu’avec) l’arrivée de Monsieur Blanquer, (comme ministre de l’Education nationale ndlr) un vent nouveau soufflerait pour le bilinguisme dans notre région frontalière. Or, il n’en est rien !

En effet, il paraît inconcevable pour la Moselle-Est de ne compter que trois ou quatre établissements proposant à leurs élèves l’option allemand renforcée, alors que d’autres départements, certainement plus éloignés géographiquement, sont autrement bien mieux traités et dotés.

Il est impensable d’hypothéquer l’avenir professionnel de milliers de jeunes étudiants, alors que, dans le même temps, de l’autre côté de la frontière, le voisin sarrois développe une « Deutsche Stratégie » qui permettra dans les vingt prochaines années à sa jeunesse de maîtriser la langue française. Demain les lycées de Forbach et St Avold – pour ne citer que ceux qui sont aux portes de l’Allemagne- doivent impérativement offrir à leur jeunesse ces filières linguistiques d’excellence. »

Après toute cette levée de boucliers, on note un recul de l’administration centrale. Huit lycées offriront l’allemand comme enseignement de spécialité. Deux à Sarreguemines, deux à Thionville, un à Metz, un à St Avold, un à Forbach, et un à Creutzwald. La mobilisation paie.