Vers la fin programmée de l’allemand langue régionale et de l’enseignement bilingue précoce français /allemand en Alsace et Moselle
Suite à deux nouveaux textes réglementaires publiés au J.O. dont le plus récent durant la grave crise française du COVID 19, émanant du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et concernant d’une part les licences et autres diplômes professionnels et de l’autre les licences et diplômes de l’enseignement supérieur l’enseignement de l’allemand est gravement compromis à l’avenir.
Ces textes, de facto liberticides pour le choix de la certification linguistique dans l’enseignement supérieur, viennent de façon discrète et au mépris total des engagements internationaux, franco-allemands et nationaux de la France, de compromettre à terme définitivement et gravement l’enseignement de l’allemand en France et tout particulièrement Alsace et en Moselle.
Ils visent à imposer l’obligation de la passation d’une certification en anglais pour la délivrance de toutes les licences, des BTS et des DUT. Il s’agit d’imposer à tous les élèves et étudiants de France en formation supérieure l’apprentissage de l’anglais durant leurs études professionnelles ou supérieurs via une certification obligatoire de leurs connaissances et maîtrise de cette langue.
Cette certification interviendra d’abord pour certains diplômes (langues, commerce, communication etc..) dès la rentrée 2020, puis s’étendra jusqu’en 2023 pour toutes les autres filières. Ces diplômes en pratique ne pourront plus être délivrés qu’eux seuls étudiants ayant étudié et certifiés préalablement en anglais.
Ces deux textes vont susciter un abandon de l’étude des autres langues que l’anglais et le français par les futurs diplômés dans toutes le France et compromettre définitivement le choix de l’enseignement de l’allemand comme première langue vivante dans le second degré.
L’Alsace encore plus la Moselle sont extrêmement tributaires des compétences bilingues franco-allemandes de leurs populations pour l’emploi, l’économie, l’industrie, l’exportation, le tourisme et les institutions transfrontalières.
Or, les besoins importants en maîtres germanophones accomplis de l’enseignement bilingue à parité horaire français /allemand (langue régionale d’Alsace et de Moselle) et de l’enseignement précoce généralisé de l’allemand dans ces deux territoires , déjà confrontés à de grandes difficultés à l’occasion de candidatures insuffisantes aux deux ESPEEs et aux concours spéciaux de recrutement de ces maîtres bilingues, vont s’en trouver de plus en plus accrus.
De façon plus générale l’apprentissage de l’allemand qui est en grand déclin sur tout le territoire national dans les premier et second degrés, sauf pour le présent en Alsace et Moselle, sera compromis définitivement. Cette double décision regrettable intervient alors que le Royaume-Uni quitte l’Union Européenne. Il ne restera plus que cinq millions d’irlandais d’anglophones natifs au sein de l’Union européenne et que les populations germanophones y seront désormais numériquement parmi les plus importantes.
La mondialisation est désormais mise à mal par la crise sanitaire (accélération de la propagation du virus, nécessité de bâtir une nouvelle souveraineté européenne…). L’Allemagne s’impose comme un véritable pays ami et solidaire : accueil et soin des très nombreux malades français gravement atteints du coronavirus dépassant nos capacités d’accueil hospitalières et soutien renforcé à l’économie européenne en difficulté.
Des courriers ont été adressés par la Fédération des langues régionales germaniques de France, par l'association des Elus pour la langue régionale en Alsace et en Moselle (ELSAM/GREDL) aux députés, aux présidents des départements alsaciens et au Premier Ministre, au Président de l’Assemblée nationale, et au recteur de Nancy sans suite de leur part. Plus grave la presse écrite locale alsacienne s’est soustraite systématiquement (hors l’Ami Hebdo) et à plusieurs reprises à son devoir d’en informer comme il se doit dans un Etat démocratique les populations de notre territoire.
ANNEXES
L’article 12 de l’arrêté du 6 décembre paru dans le Journal officiel pour les licences professionnelles :
https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2019/12/6/ESRS1934915A/jo/texte
L’arrêté du 3 avril publié dans le Journal officiel du 7 avril pour les licences et les DUT :
https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2019/12/6/ESRS1934915A/jo/texte
Le traité d’Aix la Chapelle
https://www.bruxelles2.eu/2019/01/18/le-texte-du-traite-franco-allemand-daix-la-chapelle-signe-le-22-janvier-2019/
pk